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VESTIBULES

DUO SHOW

CÔME CLÉRINO

& IO BURGARD

L’exposition « Vestibules » a été conçue sous la forme d’un dialogue entre deux pratiques sculpturales et picturales qui se font écho. La sélection des œuvres, rassemblées spécifiquement par Côme Clérino et Io Burgard pour cette exposition, tente de créer un espace intime, une pièce à vivre où les objets qui la peupleraient seraient visuels et fonctionnels à la fois. 

 

Côme Clérino explore textures et matériaux aux qualités apparentes que l’on qualifierait volontiers de pauvres : proches d’une esthétique de chantier, ses oeuvres passent du lisse de la céramique au rugueux d’un crépis, le tout rehaussé de couleurs tantôt pastel, tantôt franches, dans une sorte d’harmonie dissonante. Par ces matériaux somme toute banals, elles nous semblent familières, d’autant plus quand elles se rapprochent d’objets usuels, comme ce bureau deux-en-un ou ce tapis posé au sol. Les œuvres brillent aussi par la complicité qu’elles génèrent lorsqu’on y découvre les petits détails qui s’y nichent, qui rendent le geste artistique sensible et remarquable : « Car si Côme Clérino se définit fondamentalement comme un artiste-peintre, loin de lui l’envie de rester cantonné à la simple planitude des toiles. Ce qui l’enthousiasme c’est de confronter entre eux les médiums, les formats et les pratiques. L’artiste met ainsi la peinture en mouvement et avec, les visiteur.ses. Car rien n’est envisageable sans la collaboration de celui ou celle qui découvrira l’exposition. » (Camille Bardin, critique d’art)

 

De son côté, Io Burgard travaille sur une même ambiguïté oeuvre/objet usuel, avec des titres évocateurs tels que Porte-clope et porte-menton ou Boîte à bière. Dans les pièces qu’elle a sélectionnées pour « Vestibules », le dialogue se crée avec Côme Clerino dans cette même combinaison du lisse et du brut, des blancs immaculés et des couleurs tranchées. Mais chez elle, il y est davantage question de corps, avec ces plâtres aux formes anthropomorphiques (à l’image de Grand danseur bleu ou Chaise musicale) ou ces silhouettes exécutées d’un trait volontairement succinct et suffisamment évocateur : « On reconnaît ça et là un torse naissant, le galbe d’une cuisse, le fragment d’un bras. Elles sont un devenir de corps, à l’image des motifs peints sur les toiles qui les encadrent et qui reproduisent le trait irrésolu de l’esquisse. Des formes minimales, courbes, délicates, légères qui affleurent à la surface de la matière rugueuse, souvent de l’enduit et parfois du plâtre, recouvrant la toile. Que Io Burgard sculpte ou peigne, elle ne se départit pas de cette base râpeuse, [...] » (Solenn Morel, directrice du Centre Les Capucins, Embrun).

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