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OÏKOS

AURÉLIEN

MAILLARD

Pour cette 4e exposition personnelle à la Galerie Bacqueville, Aurélien Maillard présente une sélection de tableaux en reliefs, de gravures sur bois, de peintures et de sérigraphies. À partir de motifs et d’ornements ressortant davantage au domaine de la décoration ou de la mode qu’à celui de l’art, il décline cannage, grille et pied-de-poule sur des divers formats, ou à travers un accrochage qui entretient la confusion d’un décor. Mi-muséale, mi-domestique, “Oïkos” rassemble des motifs autant puisés dans l’histoire de l’art que dans des catalogues d’aménagement intérieur ou de bricolage.

 

Ces motifs décoratifs éculés (“refurbished” or “drifted patterns”) sont une manière pour Aurélien  Maillard de se réapproprier un langage formel qui s’est en partie dissocié du décorum de nos vies, pour rejoindre le monde de l’art depuis l’avènement de l’art abstrait qui en a nettoyé la trivialité. Ils sont aussi un prolongement de sa réflexion sur les motifs de l’art et leurs conditions d’émergence. 

 

Cependant, l’utilisation du motif invite au débordement, à échapper aux cadres et à jouer avec les convenances. Ces appropriations n’étant pas aussi évidentes qu’elles y paraissent, une certaine rugosité émane souvent des pièces. Le côté étrangement “apprêté” du sol et des murs avec le scotch, les peintures murales ou les papiers dominotés tiennent plus ici de la sauvagerie que d’une pose fonctionnelle ou décorative. L’artiste cherche un équilibre précaire entre sophistication et énergie a priori authentique.

 

Il s’interroge également sur le statut parfois ambigu des productions artistiques : entre fétiche marchand à forte valeur ajoutée et œuvre qui assure la légitimité de son appartenance au monde de l’art par une ironie condescendante, faussement empathique vis-à-vis d’une culture populaire, mais aussi en usant d’alibis intellectuels issus de la culture savante. 


Plus qu’une simple refabrication ad nauseam de formes évidées, il s’agit pour lui d’éprouver et d’observer la fuite de sens de ces ornements, un peu comme du sable qui s’échappe de nos mains. Des signes et des formes dont l’origine s’épuise à mesure qu’ils sont ré-exploités. Leur trame témoigne pourtant de leurs usages et leurs histoires, mais ils ne sont pas signifiants en eux-mêmes et portent forcément les scories d’une nécessité disparue, d’une élaboration vraisemblablement pragmatique. Ils sont devenus littéraux, abscons, idiots.

Exposition du 22 avril au 3 juin 2023.

Galerie Bacqueville / Pays-Bas

Vlissingsestraat 239A, 4388 HC Oost-Souburg

Uniquement par réservation

Image : Sans titre - Acanthes Rouges n’2, 2019. Bois peint et colle, 120 x 110 x 7 cm. 

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