
À PEINE UN LIEU
La galerie Bacqueville est heureuse de présenter une nouvelle exposition personnelle de Gautier Deblonde.
Gautier Deblonde poursuit son exploration de l’intimité de la création avec une nouvelle série dédiée aux ateliers d’artistes, un sujet qu’il aborde avec poésie, à travers les silences et les instants suspendus. Depuis 2004, des artistes du monde entier lui ont confié la capture de leur antre en leur absence. Chaque photographie saisit alors ce qui échappe au regard pressé : ici, une page de magazine avec le portrait de Simone de Beauvoir dans l’atelier de Rose Wylie ; là, les couches successives d’une peinture débordante chez Callum Innes ; ou encore, ces accumulations d’objets entre sacré et profane chez Michel Nedjar. Gautier Deblonde ne se contente pas de documenter, il révèle, inscrivant dans la matière photographique l’essence des lieux, leurs textures, leurs souffles, leur puissance secrète.
Pour cette exposition, l’artiste dévoile d’autres facettes de son travail en intégrant une série de vidéos prises dans l’atelier de Celia Paul, un portrait du peintre Jules de Balincourt, une planche contact, ainsi qu’une série de natures mortes. Autant de fragments sensibles qui racontent les artistes à travers ce qui les entoure.
Exposition du 18 septembre au 25 octobre 2025.
Vernissage le jeudi 18 septembre, de 18h30 à 21h.
Image ci-dessus : Sans titre, Londres (détail), 2025
Image ci-dessous : Atelier Michel Nedjar, Paris, 2020

Il existe des lieux qui ne se montrent pas, qui ne s’affirment pas. Des espaces flous, traversés plus qu’habités, où le geste artistique commence, s’interrompt ou simplement passe. C’est dans ces marges-là que cette exposition s’inscrit.
"À peine un lieu" rassemble des œuvres qui n’illustrent pas l’artiste, mais qui le suggèrent à travers ce qui l’entoure : objets déplacés, fragments de matière, restes d’atelier, silences d’espaces. Ici, l’intime n’est jamais frontal ; il se donne à lire à travers des présences ténues,
des signes secondaires, des éléments résiduels.
Ce n’est pas une cartographie d’ateliers, ni une biographie visuelle. C’est un parcours sensible où chaque pièce est une trace d’existence, un écho d’une pensée à l’œuvre, une empreinte laissée en creux.
Les artistes réunis ici livrent, volontairement ou non, des zones d’intimité, mais sans pathos ni mise en scène. Ils montrent ce qui échappe au regard direct : les gestes interrompus, les objets sans statut, les lieux interstitiels.
L’exposition se compose de fragments, d’espaces vides et de matières en attente. Des œuvres qui ne prétendent pas tout dire mais qui laissent assez de silence pour que le regard s’y installe. L’absence devient alors langage.
"À peine un lieu", c’est aussi une invitation à ralentir, à reconnaître dans l’informe et l’inachevé une forme d’expression aussi forte que l’oeuvre elle-même. C’est une approche du regard latéral, où ce qui semblait accessoire devient central, et où le silence devient forme.
Gautier Deblonde, juillet 2025